Déplacé en visite de travail dans le pays voisin, Tadjikistan, sur l’invitation du président Emomali Rahmon, le président de la République d’Ouzbékistan a pris part aujourd’hui, le vendredi 15 septembre, à la réunion ordinaire du Conseil des chefs d’État des pays fondateurs de la Fondation internationale pour le sauvetage de la mer d’Aral (FISA), à Douchanbé.

La réunion présidée par la partie tadjike a rassemblé les dirigeants régionaux et internationaux, à savoir : le président d’Ouzbékistan Chavkat Mirzioïev, le président du Kazakhstan Kassym-Jomart Tokaïev, le président du Turkménistan Serdar Berdymoukhamedov, le premier vice-président du Cabinet des ministres du Kirghizistan Adylbek Kasymaliev, le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU Kaha Imnadze, à la fois chef du Centre régional de l’ONU pour la diplomatie préventive en Asie centrale.

Selon l’ordre du jour de la réunion, les participants ont dressé le bilan de la présidence tadjike de la FISA dans les années de 2020 à 2023. 

Ils ont échangé des vues sur les questions importantes liées à l’amélioration de la situation écologique, socio-économique et de la gestion de l’eau dans le bassin de la mer d’Aral. Ils ont également fait des discussions sur les perspectives d’élargissement de la coopération mutuellement bénéfique dans le cadre de la Fondation. 

Prenant parole à la réunion, le président d’Ouzbékistan a souligné la réussite de la Conférence internationale sur l’eau, présidée par le président du Tadjikistan, au siège de l’ONU. À l’issue de cet évènement historique, les parties sont parvenues à attirer l’attention de la communauté internationale sur les questions vitales et les problèmes dans le domaine de l’eau.

Poursuivant son discours, le chef de l’État ouzbek a fait une analyse du rôle et de l’importance de la Fondation dans la résolution des questions de lutte contre les défis écologiques, l’élaboration des approches convenues pour la mise en œuvre des programmes et projets conjoints dans le bassin de la mer d’Aral, pour les 30 ans passés depuis sa création.

« La Fondation internationale pour le sauvetage de la mer d’Aral, c’est avant tout une expérience unique des pays d’Asie centrale en matière de coopération multilatérale dans la résolution d’un des problèmes les plus graves à l’échelle mondiale » a dit le président Chavkat Mirzioïev.

Il a souligné que l’importance d’une telle coopération régionale augmentait encore dans le contexte de l’évolution des nouveaux défis et menaces liés aux changements climatiques. Le problème de pénurie d’eau en Asie centrale a acquis une nature aiguë et irréversible, ne continuera qu’à s’aggraver dans l’avenir, selon le président d’Ouzbékistan.

Indiquant l’importance des missions issues de l’assurance juridique et institutionnelle, le président d’Ouzbékistan a avancé un ensemble de propositions à ce sujet en vue de la poursuite et du renforcement de la coopération dans le domaine de l’eau et de l’écologie.

Notamment, dans le cadre des objectifs visant au perfectionnement du cadre juridique et à la modernisation des mécanismes institutionnels de la Fondation, il a proposé de réviser les documents généraux et les accords en vigueur, d’étudier la structure actuelle pour en ressortir des solutions sur la coordination et l’augmentation de l’efficacité des activités des institutions de la Fondation, d’élaborer des règles et des procédures réglementant la coopération et l’activité de la Fondation.

« Il est important que le processus de développement et de réforme de la Fondation soit poursuivi sur la base du principe d’intersectoralité – une approche intégrée « eau-énergie-alimentation », compte tenu des défis écologiques contemporaines » a souligné en particulier le chef de l’État ouzbek.

Exprimant son opinion à l’égard de la mise en œuvre du quatrième Programme d’action pour l’aide aux pays du bassin de la mer d’Aral, qui se réalise généralement d’après les plans nationaux, le président d’Ouzbékistan a proposé de confier à la Direction de la Fondation la révision critique du Programme et la préparation des « feuilles de route » pour la mise en œuvre de chaque projet régional, qui déterminent les volumes et les sources de financement, ainsi que les calendriers convenus de leur accomplissement. 

De même, il a indiqué l’importance de renforcer la coopération systémique pour l’attrait d’investissements, de technologies et l’assistance technique à l’avancement des projets régionaux prometteurs.

À cet égard, le président d’Ouzbékistan a appelé chaque État à prendre des engagements en matière d’attrait de l’assistance extérieure aux projets régionaux, en définissant les indicateurs ciblés. Il a également proposé d’élaborer, sous la coordination de la partie présidant, des mécanismes d’attrait et de distribution des investissements et de l’assistance technique.

En outre, il a proposé de convoquer une conférence régionale spéciale dans le but d’accélérer la mise en œuvre des projets conjoints avec la participation des partenaires étrangers, des institutions internationales et des organisations donatrices.

Le dirigeant d’Ouzbékistan a souligné la pertinence d’élaborer des Plans de développement des bassins d’Amoudaria et de Syrdaria en collaboration avec des conseillers internationaux dans le but d’assister à la politique coordonnée de la gestion intégrée des ressources hydrauliques et énergétiques dans la région.

« Il convient d’apporter une attention particulière à l’organisation au niveau régional du travail avec les jeunes dans la formation de l’attitude soigneuse à l’égard de l’eau et des autres ressources naturelles, le soutien aux initiatives et aux startups des jeunes par l’adoption d’un programme spécial. Nous comptons sur l’implication étroite du Centre régional pour la diplomatie préventive dans l’examen de ces questions » a dit le chef de l’État ouzbek.

S’arrêtant sur la coopération dans la prévention de la dégradation future des écosystèmes, en particulier dans la région de la mer d’Aral, le président Chavkat Mirzioïev a confirmé qu’à l’heure actuelle, l’Ouzbékistan effectue un énorme effort en vue de l’amélioration de la situation écologique et sociale dans le Priaralié. 

Il a ensuite parlé des travaux effectués sur le territoire asséché de la mer d’Aral, à savoir les plantations forestières effectuées sur 1,7 million d’hectares de terrains, la création planifiée des lignes de protection vertes sur 400 000 hectares. « Pour l’atténuation des conséquences de la catastrophe d’Aral, ainsi que pour la conservation de la biodiversité dans le Priaralié, on a créé des jardins naturels, des réserves naturelles et des zakazniks d’État sur un terrain de plus de 3,5 millions d’hectares » a-t-il signalé. 

Poursuivant son discours, le président a abordé les mesures d’envergure prises dans le pays pour assurer l’efficacité de l’usage de l’eau. Il s’agit entre autres des technologies économes en eau appliquées depuis sept ans dans plus d’un million d’hectares de champs, qui représentent presque un quart de toutes les terres irriguées du pays.

Il a donc proposé aux partenaires de pays voisins de renforcer la coopération dans l’usage soigneux de l’eau, d’en faire une priorité dans l’activité de la Fondation. De même, il a avancé sa proposition d’instaurer une Plateforme régionale des rencontres régulières des ministres de l’eau, de l’énergie, de l’écologie et de l’économie pour assurer un examen intégré de toutes ces questions.

Ensuite, le président d’Ouzbékistan a partagé sa vision concernant la construction du canal « Kushtepa ». Suite à l’émergence d’un nouveau participant au processus, il a proposé de former un groupe de travail conjoint chargé de l’étude de tous les aspects de la construction du canal et de son influence sur l’eau du fleuve d’Amoudaria, avec la participation des institutions de recherche des pays concernés. Par la suite, il a appelé à examiner la question de l’attrait des représentants d’Afghanistan au dialogue régional sur l’usage partagé des ressources en eau.

À la fin de son discours, le chef de l’État ouzbek a exprimé sa persuasion que la réalisation des initiatives avancées et les documents que l’on prévoyait d’adopter à l’issue de la présente réunion serviraient à l’augmentation de l’efficacité et à l’élargissement de la coopération bénéfique dans le cadre de la Fondation, en faveur des peuples et pour la prospérité de toute la région d’Asie centrale.

À la réunion, les présidents du Tadjikistan, du Kazakhstan, du Turkménistan et le membre du gouvernement du Kirghizistan sont eux-aussi intervenus. On a présenté le message adressé par le secrétaire général de l’ONU.

À la fin de la réunion, les chefs des États fondateurs de la Fondation internationale pour le sauvetage de la mer d’Aral ont signé un nombre de documents importants, à savoir :

- La Déclaration de Douchanbé des chefs d’État de la Fondation internationale pour le sauvetage de la mer d’Aral,

- La Décision du Conseil des chefs d’État sur le bilan de la présidence de la République du Tadjikistan,

- La Décision du Conseil des chefs d’État sur l’élection du président de la République du Kazakhstan Kassym-Jomart Tokaïev à la fonction de président de la FISA pour la période de 2024-2026.

- La Décision du Conseil des chefs d’État sur l’activité en matière de perfectionnement de la structure organisationnelle et du cadre juridique de la FISA.

La présidence de la FISA pour les années de 2024 à 2026 est passée à la République du Kazakhstan.

OuzA