Les principaux évènements prévus dans le cadre de la visite ont eu lieu samedi 12 décembre.

Le président de l’Ouzbékistan, avec les chefs d’État des autres pays invités, a visité la place centrale du Turkménistan neutre et déposé des fleurs au Monument de la Neutralité, symbole de la neutralité permanente du Turkménistan.

Le 12 décembre 1995, l’Assemblée générale de l’ONU a adopté une résolution reconnaissant le statut de neutralité permanente du Turkménistan.

À l’occasion du 20e anniversaire de cette date historique, une conférence internationale sur le thème « Politique de neutralité : coopération internationale pour la paix, la sécurité et le développement » a été organisée à Achkhabad, où le président de la République d’Ouzbékistan Islam Karimov a pris la parole.

« Je veux féliciter le Président du Turkménistan Gourbangouly Berdymoukhamedov et tout le peuple turkmène à l’occasion de la fête nationale – le 20e anniversaire de la journée de la proclamation de la neutralité du Turkménistan », a dit Islam Karimov.

La reconnaissance internationale du statut de neutralité du Turkménistan fut un évènement marquant l’un des points tournants de l’histoire récente, qui, sous plusieurs rapports, a prédéfini les principales étapes de la construction de l’État et les priorités de la politique extérieure du pays.

La résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies intitulée « Neutralité permanente du Turkménistan », adoptée le 12 décembre 1995, représente le document unique, étant rare dans l’histoire de la communauté des nations. Le Turkménistan est le seul pays qui a introduit officiellement cette résolution de l’ONU dans sa Loi fondamentale, en fixant ainsi son statut neutre constitutionnellement.

Comme l’a souligné en particulier le président de l’Ouzbékistan, les particularités historiques, géographiques et ethno-culturelles du Turkménistan et, avant tout, la mentalité du peuple turkmène, à qui sont propres, depuis des temps anciens, les valeurs et traditions telles que l’esprit pacifique et le caractère ouvert, l’assiduité, la tolérance et le bon voisinage, se trouvent à la base de ce statut juridique mondialement reconnu.

Le peuple d’Ouzbékistan, en tant que voisin le plus proche du Turkménistan, connaît et apprécie hautement toutes ces qualités supérieures du peuple turkmène. « Nos relations sont éprouvées par le temps, au cours des siècles, où nous avons franchi ensemble les épreuves sévères et les difficultés, où nous avons partagé nos joies » a dit Islam Karimov, en soulignant que les peuples ouzbek et turkmène sont reliés par l’histoire commune, la proximité des langues, la religion commune, la ressemblance des traditions ainsi que par la communauté des objectifs.

Selon le président, la conférence organisée à Achgabat permettait de comprendre le chemin passé par le Turkménistan durant ces années, d'en dresser un bilan et d’évaluer le sommet actuel de son développement national.

Comme l’estime le chef de l’État, il n’y a aucune nécessité de prouver le rôle éternel que joue le statut de neutralité non seulement pour les intérêts de long terme du peuple turkmène, mais aussi pour la consolidation de la paix et de la stabilité dans la région dans l’ensemble.

La décision sur la proclamation de l’État neutre du Turkménistan a été prise dans un moment où toutes les républiques postsoviétiques se trouvaient dans la recherche active de voie optimale de développement – de leurs propres modèles nationaux de construction de l’avenir de leurs pays – après la dissolution de l’URSS. Chacune des Républiques de l’ex-Union a choisi son chemin de développement indépendant en tenant compte de la spécificité et des particularités qui lui sont propres. 

Pour le Turkménistan, jeune et indépendant, la neutralité a constitué une base et forme fondamentale pour la réalisation des objectifs et tâches de long terme, où l’on trouve un reflet harmonieux des politiques intérieure et extérieure du pays.

La période contemporaine du développement du Turkménistan comme un État à statut de neutralité permanente et positive est indissolublement liée avec le nom de Gourbangouly Berdymoukhamedov. Avec son arrivée au poste de la présidence du pays, la neutralité turkmène s’est remplie d’un nouveau contenu, a estimé le président Islam Karimov.

En 2007, déclarant depuis la tribune de l’ONU l’ouverture du Turkménistan pour la communauté internationale, la volonté du pays pour une large coopération interétatique, le leader du pays a dissipé entièrement la perception de la neutralité dans le monde comme l’auto-isolation et la limite des liens et des rapports internationaux de partenariat. Un point du départ de la nouvelle stratégie de politique extérieure du Turkménistan.

Au cours de la période passée, le président du Turkménistan a avancé toute une série d’initiatives et propositions constructives sur les questions actuelles liées au maintien de la paix et de la sécurité dans le monde, à la coopération dans le domaine des transports, des communications et de l’énergie, à l’écologie et à la protection de l’environnement, au sauvetage de la mer d’Aral. Dans leur nombre, l’initiative de créer à Achkhabad le Centre régional des Nations Unies pour la diplomatie préventive en Asie centrale.

De même, les propositions de Gourbangouly Berdymoukhamedov d’élaborer un accord de coopération dans le domaine des transports dans la région Caspienne, d’adopter un Programme spécial de l’ONU pour le développement des transports, de convoquer au Turkménistan un symposium régional de haut niveau consacré à l’exécution pratique de la Résolution de l’Assemblée générale de l’ONU sur les corridors des transports, méritent l’attention particulière et le soutien, selon le président de l’Ouzbékistan.

Disposant du potentiel solide dans le secteur des transports et du transit, le Turkménistan forme, avec les États voisins, le réseau ramifié des infrastructures de type multimodal, comprenant les communications ferroviaires, automobiles, maritimes et aériennes. Les artères de transports de ces pays sont censées devenir le chaînon intégré du système unique assurant à tous les pays de la région une sortie efficace aux ports d’Iran, des pays du Golfe perse et de la mer Noire, ainsi qu’aux marchés de l’Asie du Sud-est et du Proche Orient, de l’Afrique du Nord.

Le président de l’Ouzbékistan a rappelé que la rencontre actuelle se déroulait dans le contexte de la situation internationale caractérisée par des changements impétueux et ambigus, de la tension géopolitique et des controverses croissantes, de la crise mondiale financière et économique qui continuait toujours, de la conjoncture instable sur les marchés mondiaux. Actuellement, l’inquiétude la plus grave est causée par l’ampleur croissante du terrorisme international, de l’extrémisme et du radicalisme. Le monde traverse les processus dynamiques et approfondis de la transformation, avec le changement de toute l’architecture de la sécurité internationale.

Il n’est pas nécessaire de rappeler la vérité que le vacuum n’existe pas dans la nature. Mais là où se présente le vacuum, il se complète avant tout par des forces terroristes, destructives et violentes, qui ne connaissent aucun obstacle ni frontières.

La situation actuelle dans le voisin Afghanistan se considère comme une confrontation des forces opposées - des armées gouvernementales et des Talibans, a évoqué le président Islam Karimov. Le retrait forcé du contingent militaire de l’ISAF ainsi que la réduction postérieure du soutien financier extérieur ont aggravé la situation dans le pays.

Et le résultat régulier que nous voyons, c’est le vacuum qui s’est constitué dans ce pays à la suite du retrait des forces étrangères, et qui se remplit déjà par les mêmes groupes terroristes, agressifs, expulsés de la région du Proche Orient.

Selon Islam Karimov, quelle que soit la situation en Afghanistan, il n’existe pas de solution au problème afghan sauf une : c’est la voie des négociations politiques pacifiques entre les parties opposées sous l’égide de l’ONU. Il est important de renouveler le processus des négociations entre le gouvernement et le mouvement Taliban. Dans ces conditions, les parties ne doivent pas lier le fait du début du processus des négociations à des conditions quelconques. Toute circonstance ne doit pas être un obstacle, mais un objet pour les négociations. De même, il est indispensable d’avoir une ferme volonté politique pour les concessions mutuelles et les compromis, a réitéré le chef de l’État. Ce sont donc les compromis et les concessions mutuelles des parties en mauvais rapports qui peuvent tirer le problème afghan de l’impasse.

« La position de l’Ouzbékistan quant au règlement du problème afghan est claire et ouverte », a marqué Islam Karimov en déclarant ainsi : « Nous, en tant que pays voisin de l’Afghanistan, construisons et construirons avec lui les relations d’amitié durables sur une base bilatérale, en fonction des intérêts nationaux des deux parties, de la politique de principe de la non-intervention dans les affaires intérieures. »

Conduire la politique de paix, ne pas adhérer dans les unions et coalitions militaro-politiques, ne pas autoriser l’emplacement des bases et ouvrages militaires étrangers sur son territoire, ne pas participer aux opérations de pacification – c’est un choix de principe que s’est fait l’Ouzbékistan.

« La proximité des approches à l’évaluation et à la compréhension des changements ambigus et complexes dans la répartition des forces dans la région et dans le monde, la bonne volonté commune de discuter de manière ouverte ces problèmes et d’autres enjeux actuels nous rapprochent avec le Turkménistan », a ajouté Islam Karimov.

L’Ouzbékistan soutient constamment la stratégie de politique extérieure du Turkménistan, représentée par la neutralité positive et réfléchie tous azimuts, ainsi que ses initiatives sur la consolidation de la sécurité internationale et régionale, l’intégration économique et le développement durable des pays de la région vaste.

« Je suis convaincu que la conception de neutralité du Turkménistan, ayant déclaré l’ouverture de l’État turkmène à toutes les formes de coopération internationale constructive, servira à la consolidation de l’indépendance et de la souveraineté du pays dans l’avenir aussi, à l’avancement de ses intérêts nationaux dans l’arène mondiale », a dit en conclusion Islam Karimov.

Dans le cadre de la visite, le président de la République d’Ouzbékistan Islam Karimov s’est entretenu avec son homologue Gourbangouly Berdymoukhamedov.

La coopération entre l’Ouzbékistan et le Turkménistan se développent successivement dans tous les domaines, où l’amitié, la confiance et le respect réciproque entre les chefs des deux États portent une signifiance importante.

L’entretien de haut niveau a permis d’évaluer les relations ouzbéko-turkmènes. L’échange de vues a porté sur les perspectives de développement de la coopération bilatérale, ainsi que sur les enjeux de la sécurité régionale et internationale.

« Dans différentes régions du monde, la situation s’aggrave, la menace du terrorisme, de l’extrémisme et du trafic de drogues s’accroît », a souligné le chef de l’État selon qui le terrorisme se manifeste aujourd’hui dans des formes diverses, il faut lutter contre ses causes et ses sources profondes.

Gourbangouly Berdymoukhamedov a remercié le président de l’Ouzbékistan de sa participation à la fête et à la conférence internationale, en soulignant le développement dynamique de la coopération bilatérale dans les secteurs divers.

La visite du président de la République d’Ouzbékistan Islam Karimov au Turkménistan s’est terminée.